La Chasse du comte Zaroff (The Most Dangerous Game) (1932) d'Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel

Un classique du film d'aventures même si les deux tiers du film se passent dans une immense forteresse à taper la discute (et c'est bien ça qui finit par tenir en haleine, même si on se doute du traquenard), le tiers restant se passant surtout dans une jungle reconstituée en studio, avec des oiseaux électriques qui volent tout droit en suivant des fils (ça c'était des effets spéciaux de Dieu).

Il est marrant comme certaines scènes ont une impression de déjà vu non pas qu'elles ne soient point originales, mais au contraire par leur côté classique, amplement pompées depuis (à moins que je garde de vagues souvenirs d'une vision du film lors d'une "dernière séance" d'Eddy Mitchell, il y a de cela une éternité): ce regard suspicieux de l'héroïne (un peu potiche mais bon) sur le Comte Zaroff amplifié par une contre plongée sur la tête inquiétante de ce dernier; cette course poursuite dans les marais avec cette brume palpable, et les chiens à donf, et le comte Zaroff et nos deux héros filmés tout à tour en travelling arrière; ce combat farouche entre Bob, notre héros, et un chien sauvage qu'il entraîne dans sa chute dans une cascade; ou encore ce combat spartiate à la fin, à mains nues (assez poilant, on dirait du catch dans une cour de récré) entre Bob, le comte et ses sbires... rah que de nostalgie là encore pour ces bonnes vieilles histoires pleines d'une atmosphère hantée: pas besoin de 34212 effets spéciaux (les Jurassik Parc et King Kong dernière mouture) pour créer une tension et une ambiance tendue comme un arc. Une petite heure de film seulement qui se savoure par son côté à la fois légèrement suranné et pourtant indémodable - car jamais égalé (oui je sais c'est un paradoxe, mais je me voyais mal conclure autrement...)