Les Anges exterminateurs (2006) de Jean-Claude Brisseau
On comprend rapidement le projet de Brisseau de montrer toute sa bonne foi "d'artiste" sans faire l'impasse sur sa grande naïveté: demander à des filles de faire des essais en couchant ensemble pour parvenir à "capter le plaisir", certes, pourquoi pas me direz-vous... Le seul problème au final c'est que si cela plaide en sa faveur (ah po touché le Jean-Claude, juste filmé et encouragé, avant de se faire déborder...) cela ne suffit pas à faire un film; l'intrigue est bien mince -le montage de son projet et la jalousie de certaines de ses actrices- et surtout, on se demande bien où il veut vraiment en venir; le personnage du réalisateur (un peu tendre quand même...) conclue lui-même qu'il n'a pas vraiment mis le doigt sur quoi que ce soit (comprendre le plaisir physique et le désir sexuel... un peu vaste jeune homme) sinon s'attirer de grosses emmerdes. La fin où l'une de ses actrices avoue qu'elle était follement amoureuse de lui et qu'il est resté aveugle en général aux sentiments qu'il avait déclenché chez ses actrices est même un peu complaisante (formidable, j'ai du charme sans m'en rendre compte) et n'apporte surtout rien à l'ensemble du projet; d'autant que les scènes érotiques (sans atteindre la froideur triste d'une Breillat, restons sportifs) tombent un peu à plat: qu'elle soient jouées par des actrices débutantes ou des reines du porno, m'est avis que le spectateur reste voyeur et toute la discussion sur "l'innocence, la montée du désir, les interdits..." au départ du projet passe très vite à l'arrière plan. Bref, pas été passionné ni dans la forme ni encore moins dans le fond...