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20 mars 2007

Vingt-Quatre Prunelles (Nijushi no hitomi) (1954) de Keisuke Kinoshita

Préparez vos mouchoirs pour ce mélodrame à la Japonaise d'après-guerre, une bonne demi-douzaine de paquets de Kleenex au moins. De 1928 à 1946, Kinoshita suit le parcours d'une jeune maîtresse sur une île peuplée d'agriculteurs et de pêcheurs. Après 3425 drames, le mot fin apparaît et on se dit qu'on a bien pleuré pour le reste du mois - sauf incident imprévu.

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Hisako Oishi a des débuts quelque peu difficiles, jugée un peu trop moderne avec son vélo et sa veste d'homme, mais elle ne tardera pas à devenir la coqueluche des bambins (faut dire qu'elle chante super bien et qu'elle fait super bien le train). Malheureusement, suite à un petit gag des gamins, elle se casse le tendon sur la plage, ce qui va l'éloigner pour un temps des cours, mais elle retrouvera cinq ans plus tard dans l'école en dur les 12 mêmes gaziers. Mais le Japon a commencé sa conquête de la Mandchourie et de la Chine et l'heure est plus à l'esprit patriotique qu'au pacifisme; Hisako n'a de cesse de mettre en garde les enfants de cette bêtise guerrière mais le principal la remet à sa place en lui disant de ne pas faire la communiste... Cela n'empêchera pas la plupart des gamins à s'engager, quant aux filles, elles ne cessent d'en perdre, leurs parents pauvres n'ayant en tête que de les faire travailler au plus vite. Hisako devant cette folie guerrière décidera de quitter l'école mais ne sera po épargnée pendant les années de guerre, la mort de sa mère, puis de son mari, dans la Marine, puis de sa petite fille qui chute d'un arbre (un paquet de kleenex en moins de deux minutes, un record) lui faisant passer un temps dingue au cimetière. D'autant que les trois anciens écoliers engagés y sont enterrés; elle aura d'ailleurs ce petit mot caustique, du genre "Je ne sais po si tu es content maintenant d'être soldat...". Elle reprendra le chemin de l'école et aura trois filles de sa première promo. On tentera tout de même de finir avec une note d'espoir avec sept sur les douze anciens élèves qui lui organiseront une petite fête (l'un d'eux est aveugle, demande malgré tout de voir la photo souvenir et se met à la décrire dans les moindres détails - so sad, de Dieu...); Hisako est une vraie fontaine (les nouveaux élèves ne tardent pas à la surnommer "Crybaby", rien à voir avec un film de Waters), notamment lorsqu'elle découvre son cadeau, un vélo super cool et là on s'accroche au canapé pour ne pas finir au bout de deux heures trente de film avec plus que 20% d'eau dans le corps. Ah oui, c'est triste et on se dit que le Jap a dû y laisser des plumes à l'époque. Un récit d'une facture très classique, mais l'innocence et la gentillesse d'Hisako, la construction du récit avec ces années qui défilent alors que les paysages restent les mêmes donnent à l'ensemble de l'histoire une tournure de bonheur perdu, un éternel parfum nostalgique, qui touche au coeur comme disait ma grand-mère.

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