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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
18 mars 2007

Ils de David Moreau et Xavier Palud - 2006

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Terminons ce dimanche placé sous le signe du ciné fantastique avec ce fameux film d'horreur français sorti l'an dernier. Ils est relativement efficace dans la forme : même s'il cesse d'être réellement effrayant dès lors que les fameux "ils", les ennemis, sont repérés, il n'en reste pas moins que Palud et Moreau arrivent à faire monter la tension avec beaucoup de talent. Très peu d'effets, une musique plutôt discrète, une bonne vision de leur espace, quelques impulsions de peur savamment amenées, on est dans le thriller à la Délivrance, et il faut reconnaître que la première scène est assez flippante. Les gusses ont compris que ce qui fait le plus peur, c'est ce qu'on ne voit pas, et la première heure est truffée de suggestions, de choses qu'on distingue à peine, on se fait son film tout seul, bien vu.

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Malgré des couleurs un peu trop balisées (le décor est bleu-gris dégueulasse) et quelques inspirations honteusement piquées ailleurs (les sentiers sont très repérés : grande maison, nuit, forêt, etc.), les réalisateurs nous tiennent en haleine. Le film est court, ramassé, plonge assez vite dans son sujet, ou plutôt son absence de sujet : oui, ça se résume à la décimation d'un couple, hein, on n'est pas dans le grand scénario complexe. Il y a d'ailleurs une ou deux scènes qui n'apportent absolument rien au schmillblick (on s'en tape un peu que l'héroïne soit instit, ni qu'elle baise souvent avec son copain), mais qui sont justement délicieuses dans leur inutilité, comme si les gars avaient quand même tenté de construire une histoire là-dessus. Bref, sur la forme, peu de choses à reprocher à ce cinéma certes un peu vieillot mais efficace et émouvant dans sa foi dans les bonnes vieilles recettes.

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Niveau fond, par contre, c'est plus agaçant. Sans trop dévoiler le dénouement, on a un peu l'impression que ce qui effraie le plus les réalisateurs, ce sont les "autres", d'où le titre à double tranchant. Or, les autres, ici, ce sont... les Roumains (le film se déroule à Bucarest, où un couple de Français s'est installé). Et là, ça achoppe un peu, et on peut lire le film comme un manifeste limite raciste sur l'altérité, forcément dangereuse et malveillante. Les gars ont beau se cacher sous la véracité des faits, Ils apparaît un peu comme un film refermé sur lui-même dans la hantise de l'étranger au sens large du terme. Ca rappelle un peu le naze Hostel d'Eli Roth. Il y a sûrement de la délinquence en Roumanie, sûrement ds crimes gratuits, mais pourquoi avoir justement placé l'action dans un pays étranger, si ce n'est pour affirmer une bonne vieille idée qui voudrait suggérer qu'on est mieux en France ? J'extrapole peut-être un chouille, n'empêche : Palud et Moreau convainquaient plus quand ils se contentaient de fabriquer de l'étrange, plutôt qu'en désignant des coupables de façon ambigüe...

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