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5 décembre 2006

Le Conformiste (Il Conformista) (1970) de Bernardo Bertolucci

a_20conformist_20THE_CONFORMIST_EXTENDED_US_LA_7_1__1_Jean-Louis Trintignant est-il un enculé ou un homme comme tout le monde? Le scénario en deux lignes: dans l'Italie fasciste, un homme accepte d'aller à Paris pour supprimer son ancien professeur anti-fasciste; ce dernier -ainsi que sa femme dont il est amoureux -  seront sauvagement assassinés sans même qu'il ait le courage d'intervenir directement.

Que cherche-t-il? A se venger d'une mère starbée, d'un père réellement fou, d'un abus sexuel, d'un refoulement sexuel, d'une femme petite bourgeoise bêtasse sur les bords, d'un milieu aristocrate en pleine déliquescence? Une chtite pointe de tout ça? D'ailleurs est-il vraiment maître de son destin, incapable qu'il est de passer à l'acte ou de venir en aide à un personne en danger ... Est-il un homme caméléon prêt à obéir au plus fort et lâche comme une vieille chaussette? Un peu comme tout le monde quoi... La seule fois où il semble faire preuve d'un tant soit peu d'humanité c'est lorsqu'il rencontre la sublimissime Dominique Sanda (mamma mia, plus sensuelle tu meurs) et qu'il lui propose de s'échapper au Brésil - c'est peut-être le seul instant dua_20conformist_20THE_CONFORMIST_EXTENDED_US_LA_9_1_ film où il laisse percer une pointe d'hônnêteté et où son destin pourrait basculer du "bon" côté...; seulement celle-ci n'est pas dupe et sait parfaitement qu'elle a affaire à une marionnette, certes plus charmante que son bossu de mari, mais aussi fiable qu'une Citroën Visa dans les virages (et je sais de quoi je parle). Si le récit est dans sa narration relativement explosé (on suit une grande partie du film en flash-back, alternant les scènes de Jean-Louis espion et celles de Jean-Louis amant avant que celles-ci se rejoignent lorsqu'il prend le train avec sa femme pour passer leur lune de miel en France), à aucun moment on perd pied, devinant rapidement comment les pièces du puzzle s'assemblent; le plus extraordinaire restant la photo de Storaro: dès le générique de début on est surpris par cette lumière rouge - on retrouve des scènes équivalentes en orange ou bleu plus tard dans le film lors de scènes d'amour notamment (incroyable scène dans le train où les couleurs changent subitement du tout au tout) -  nous montrant le Jean-Louis dans son lit (on pense automatiquement au Mépris, déjà adapté de Moravia... délire esthétique ou simple clin d'oeil?); certaines scènes cadrées superbement en biais permettent semble-t-il d'entrer dans l'esprit de JLT qui se remémore alors une séquence traumatisante de son enfance; que dire également de ces espaces incroyables: l'asile de fous avec cette suite infinie de bancs, le palais ministériel fasciste avec ces salles a_20conformist_20THE_CONFORMIST_EXTENDED_US_LA_6_1__1_d'une dimension surréaliste et ces statues gigantesques, cette danse où tout le monde se donne la main qui finit par s'enrouler comme un serpent de mer autour de JLT qui semble avoir perdu pied avec la réalité (c'est vrai qu'il a po des tonnes d'humour en plus notre gars) ou enfin ce double assassinat dans la forêt, Dominique Sanda suppliant JLT derrière la vitre de lui venir en aide, ce dernier n'esquissant pas le moindre geste... 'foiré.

Bref, du fond et de la forme, Bertolucci dans ses meilleures années (Il enchaînera quasiment avec le Dernier Tango à Paris et surtout le génial 1900 qu'il faudrait que je me refasse à l'occase)

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