Le Roman de Mildred Pierce (Mildred Pierce) (1945) de Michael Curtiz
Film taillé sur mesure pour Joan Crawford prête à tous les sacrifices pour satisfaire sa fille, la tête à claques Ann Blyth.
Un homme est abattu de quatre balles de revolver, et il est clair qu'au moment où il tombe, il ne se relèvera jamais. Lorsque l'on découvre la Crawford dans le plan suivant qui veut sauter d'un pont pour en finir, point de doute qu'on tienne là la meurtrière. Mais il ne faut pas vendre la peau de l'ours, moi je dis... Construit presque essentiellement en flash back, Mildred Pierce retrace le roman de sa vie pour les policiers: elle a deux filles (dont l'une très jeune qui va mourir d'une pneumonie foudroyante) et un mari qui décide un jour en trente secondes de la quitter (rigole po le Bert!) pasque, ben pasque, voilà il en a marre qu'elle pourrisse sa plus grande fille. Mildred doit alors se battre pour s'occuper de ses deux filles, notamment Veda, une jeune garce aux goûts de petite bourgeoise qui ferait presque regretter Lénine. C'est clair, vous avez une gamine comme ça, à ce niveau là, ce n'est pas des claques qu'il faut donner mais c'est à coup de hâche qu'il faut y aller. La mère trime comme une folle furieuse (elle ouvre une chaine de restaurants quand même) pour subvenir aux besoins de sa princesse qui frime comme une conne et rencontre un type à la fine moustache qui n'inspire pas tellement confiance derrière ses manières raffinées - c'est d'ailleurs lui qui est flingué au début et on crie pas au scandale. Tout le récit qu'elle fait devrait finir par l'accuser bien sûr, seulement les flics sont super fortiches et possèdent une carte dans leur manche pour un ultime retournement de situation.
Rien d'extraordinaire au final, mais Crawford insuffle suffisament d'énergie au film pour que l'on passe un moment agréable. On est très loin de Casablanca cela dit...