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Shangols
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28 novembre 2006

Le Dahlia Noir (The black Dahlia) de Brian de Palma - 2006

black_dahlia_poster_1_1_Si le bouquin d'Ellroy est - on le dira jamais assez - un chef d'oeuvre en son genre, le film de De Palma -sans être non plus affreux - accumule les scènes avec moultes dispositions de caméra en plongée ou en contre plongée avec de multiples mouvements virevoltants mais l'ensemble est bizarrement, malgré les 253 rebondissements du dernier quart d'heure, assez soporifique. C'est peut-être de la mauvaise foi - oui, bon, personne n'est parfait - mais de l'esthétique du film (l'ombre de L.A. Confidential plane forcément mais on atteint jamais le rythme et le brio de celui-ci) au jeu des acteurs (rien de forcément mauvais, simplement un jeu ultra-convenu) en passant par ces scènes soi-disant hot  qui sont toujours coupées en plein vol (chtits baisers lesbiens, Scarlett Johanson et Josh Hartnett en position "Le facteur sonne toujours deux fois", Hilary Swank en femme fatale aussi noire qu'une pub Nescafé), on finit par se dire que tout cela est assez vain et que l'ouverture tonitruante sur le combat de boxe (grand fan de boxe le Brian!!) ne tient pas toutes ses promesses. De Palma respecte scrupuleusement son cahier des charges mais aucune scène n'enlève jamais le morceau, ne vous colle à votre fauteuil et c'est d'un oeil plutôt terne qu'on suit les petits tracas du trio principal (malheureusement que ce soit au niveau de la connivence amicale ou amoureuse entre ces trois-là, on y croit jamais). Certes, adapterblack_dahlia_2_1_ en deux heures ce roman complexe et foisonnant n'est point chose facile, mais l'on finit par se demander quelle fut la véritable motivation de De Palma qui nous sert une soupe aussi froide et attendue que celle des Incorruptibles. Aucune réelle perversité - on fantasme sur ce qu'aurait pu en faire Lynch -, aucune scène vraiment saignante - Tarantino en aurait fait un pugilat -, aucun réel suspens -Hitchcock en aurait fait un hymne noir - , le problème au final avec De Palma, c'est qu'on a du mal à en parler quand il n'y a pas de références aux autres ou d'effets visuels culottés. J'aime po trop de Palma, mea culpa.   (Shang - 02/11/06)


 18669700Bon, je vais avoir un peu de mal, étant donné que je suis d'accord sur absolument toute la ligne avec l'éminent co-bloguier de Shangols. Je me suis ennuyé grave devant ce film boursoufflé et académique, alors que le grand roman d'Ellroy m'avait tenu en haleine et fait faire des cauchemars pendant de longues nuits. Où est donc passé De Palma, qui disparaît complètement devant l'ampleur trop rigoureuse de ses décors (très vastes), de sa lumière (jolie, quand même, une sorte de voile sepia qui recouvre toutes les images) et de son sujet ? Tout y est de ce qui fait le cinéma démodé "de reconstitution" : les scènes de balloches pleines de maffieux avec musique d'époque, les fusillades depuis les bagnoles à traction avant, la femme fatale/salope, l'amitié virile qui se délite... C'est bien simple, on dirait du Ken Loach, tant le film est scolaire et empesé. Tout ça sent l'anti-18669703mites à trois bornes, mais est aussi curieusement dénué de la moindre ambition sulfureuse. De Palma est LE cinéaste du sexe déviant (avec Cronenberg, je veux bien) pourtant, un de ceux qui a le mieux su mettre en parallèle le sexe et la mort, Eros et Thanatos pour faire le malin. Ici apparaissent des pudeurs d'adolescent qui l'obligent à mettre hors-champ ce qu'il aurait adoré filmer autrefois : la violence (le cadavre est pudiquement voilé, avec quand même deux-trois tentations de voyeur), le sexe, l'ambiguité psychologique (la vieille femme hystérique qui clôt le film n'arrive pas à dévoiler la complexité de son personnage, remember Raising Cain). C'est bien dommage, voire désespérant, d'autant que la scène d'ouverture tient effectivement bien la route. Ce n'est définitivement pas dans l'ampleur des tableaux que De Palma doit chercher son nouveau souffle : qu'il en reste aux gros plans sur un regard qui devient fou (Casualties of War), sur un homme seul qui écoute mourir sa femme (Blow Out), sur le dernier râle d'un homme faible (Carlito's Way), ou sur des cris perdus dans la nuit (Mission to Mars) : il y est plus à l'aise. Le Dahlia Noir est un film de costumes.   (Gols - 28/11/06)

Des Palmes pour De Palma

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