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Shangols
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5 avril 2023

Musique dans les Ténébres (Musik i mörker) (1948) d'Ingmar Bergman

musik012sj_1_Il est aveugle pour la vie, elle est belle comme le jour (Mai Zetterling, plus bergmanienne tu meurs), elle sera son rédempteur, il nagera dans le bonheur. Jolie histoire teintée d'un optimisme forcené qui sera le premier succès public de Bergman et le film qui lui donnera un début de reconnaissance au niveau international.

Pour avoir voulu sauver un chtit chien blanc tout mignon lors d'une séance de tir, Bengt se retrouve criblé de balles. Après un passage du côté de la mort (Bergman n'étant pas George Lucas on voit son corps remontant dans un aquarium, bon, après s'être embourbé dans un marais tout gluant où des mains essaient de le retenir), il ouvre les yeux, se retrouve dans le noir, sans Blanche à ses côtés (c'était son ex-copine mais c'était surtout pour le jeu de mot... ah ouais d'accord). Le pauvre homme désespère (plus voir de films putain !!!!), sombre dans l'angoisse et dans la dépression jusqu'à l'apparition de la sublime Ingrid dont il sent le regard posé sur lui (l'on ressent en parallèle l'attraction de Bergman pour ce visage angélique sur lequel il multiplie les gros plans, notamment à la fin du film, avec un regard caméra à pleurer). Si dès le début elle devient son labrador (no offense), elle lui redonne aussi le goût de vivre, celui de la lecture (euh c'est elle qui lit) et même celui d'écrire en braille (quoi ?). Malheureusement, suite à un petit malentendu, ils finissent par se séparer, lui ayant l'ambition d24941_1_e "faire sa vie". Après s'être fait arnaquer sur son salaire en faisant le pianiste dans un restaurant, il travaille dans une école pour aveugles, accorde les pianos (c'est ça ou masseur...) et s'ennuie dru... Jusqu'à ce que par hasard il écoute une nuit de perdition la voix d'Ingrid. Immédiatement, il dresse les oreilles comme Proutouie et ce sont les retrouvailles... Plutôt fraîches d'ailleurs car celle-ci a un ptit copain comme on l'apprend par la suite... Seulement, seulement, le destin est là tintintin, et un soir où il manque de se faire écraser par un train (il erre dans une gare, forcément), alors qu'Ingrid danse avec son type, elle ressent comme une douleur tenace là tout au fond du bide, elle sent bien que son aveugle est en difficulté et elle court pour le rejoindre - son type est vert, et Bengt Bengt Bengt se marie avec l'Ingrid : ils se retrouvent comme sur un nuage dans un train qui les amène vers un avenir promett... Bref. Il n'y a bien sûr pas le mot "fin", Bergman étant faché avec.

Il n'y a rien à redire sur la direction d'acteurs (son aveugle ose parfois regarder en face son interlocuteur pour le scanner, ce qui fait froid dans le dos), on a droit à un chtit bout de sonate au clair de lune qui fait toujours plaisir, à quelques prises de caméra en plongée du meilleur effet (notamment dans l'église quand il joue à l'organiste pour l'enterrement du père d'Ingrid et qu'on la suit, elle, dans les travées, comme si son regard à lui la suivait en imagination - superbe) ou dans ce travelling arrière terrifiant lorsqu'il manque de se faire écraser par un train. C'est propre, pas non plus sublimissime certes, mais on sent toute la maîtrise de l'Ingmar à coller à son récit.   (Shang - 24/11/06)


music_in_the_dark_1

Oui, voilà, on n'est pas du tout dans le chef-d’œuvre, mais dans le film nettement au-dessus de la moyenne pour autant. Moi aussi, ce sont les gros plans sur le visage parfait d'Ingrid qui m'ont marqué. Qui, à part Bergman, sait aussi bien filmer les visages de femme ? Ici, c'en est à un extatique, totalement dévoué et amoureux, qu'on a affaire, et il y a quelque chose de quasi-religieux dans cette façon de scruter les expressions comme un peintre classique pourrait le faire. Le scénario, un peu bancal, pas très adroit (cette fin très décevante), est d'ailleurs assez mystique : une histoire de dévotion et d'abnégation qui prend a forme d'un amour pour un faible, lui-même opérant une sorte de parcours initiatique intérieur pour enfin s'accepter et accepter l'Autre, ce genre de chose. C'est sérieux comme tout, un petit peu empesé, ça manque encore pas mal de style (surtout dans l'écriture, j'insiste), mais c'est du bon mélodrame à faire pleurer dans les chaumières, parfaitement bien réalisé et ménageant parfois quelques très belles scènes. Notamment la scène du coma, un peu raillée par ce farceur de Shang, spectaculaire et très belle : on y voit déjà des expérimentations purement bergmaniennes (l'énorme œil en cyclo, ou les incrustations) qu'on retrouvera dans les grands films futurs comme Persona.   (Gols - 05/04/23)

l'odyssée bergmaneuse est là

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