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Shangols
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17 octobre 2006

Huit mille lis de Lune et de Nuages (Ba qian li lu yun he yue) (1947) de Dongshan Shi

f1089_1_Les Chinois, c'est un peu comme les Français en football contre les Brésiliens, sauf qu'eux ils ne sont jamais aussi meilleurs pour se motiver et pour s'entendre que contre les Japonais. Ce "classique" chinois revient sur la vie d'une troupe de théâtre qui pendant la guerre est partie galvaniser les gens et les soldats contre les Japonais, pardon ces chiens de Japonais. On reconnaît bien les gens de théâtre qui couchent tous ensemble (Bon là on est en Chine donc c'est dans une salle commune toute pourrie) et qui pendant huit ans vont souffrir leur race pour faire bouger les autres (la plupart chopent la tuberculose, d'autres souffrent de malnutrition, c'est pas Francis Huster en tournée). Un couple émerge  (Lingyu et Libin) qui se marie à la capitulation japonaise de façon plutôt anti-conventionnelle, et c'est presque sympathique. Mais bon déjà dans cette première partie, ça commence à nous chatouiller un peu, car si être "artiste" c'est dire aux autres ce qu'il faut faire, ça fait un peu mal au cul (pardon) ce qui va d'ailleurs plomber le pseudo rôle de l'artiste pendant, 30, 40, 50 ans???? Oui, on appelle ça aussi de la Propagande mais là on est en 47 et les deux héros se battent pour - je cite - "la démocratie, la liberté d'expression,...". Ils vont d'ailleurs bien déchanter à leur retour sur Shanghai, puisque si la famille de Lingyu est morte misérable, ses cousins sont richissimes: c'est ce qu'on appelle des profiteurs de guerre, on avait les mêmes chez nous. Ils vivent quelques temps chez ces luxueux cousins, mais comme ils sont intègres (bravo), ils partent habiter sous un toit - lui devient prof (ils étaient déjà payés une misère à l'époque), elle devient journaliste et dénonce les opportunistes (elle n'épargne pas son cousin qui a fait du business pendant la guerre et qui a récupéré la maison d'un Allemand (ben ouais) qu'il protégeait, au moment de la capitulation). Bon, Lingyu et Libin sont tout contents de vivre ensemble mais c'est po simple tous les jours, lui, il crache du sang, et elle, enceinte de 7 mois, s'effondre un jour en pleine rue, sous la pluie, dans la boue, la nuit, le carnage quoi. Heureusement la solidarité de la troupe qui vient les aider est totale, ils payent pour l'opération, le bébé est sauvé mais Lingyu est bien malade... vient alors le moment le plus putassier du film avec un texte qui pose le problème ainsi: le bébé va-t-il mourir ou vivre d'après vous, s'il meurt c'est la responsabilité de qui? - avec un point d'interrogation çacomme qui reste 30 secondes sur l'écran, d'abord tu me parles pas sur ce ton, non mais t'es qui toi !!!

Bon, c'est un peu comme "Autant en emporte le vent" ou "Paris brûle-t-il?" sans trop de moyen, ni de lyrisme, ni de spectacle mais une grosse dose de "je te montre et je t'explique ptit con" qui finit par faire rire jaune. Dommage, il y avait assez d'énergie dans cette troupe de théâtre pour faire un bon film vivant et non mort prématurément.

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