Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
19 septembre 2006

Accords et Désaccords (Sweet and Lowdown) de Woody Allen - 1999

sean_pennOublions le titre français débile, et qui ne correspond à rien, et intéressons-nous à ce Woody que je n'avais jamais revu depuis sa sortie. Il est considéré comme mineur dans l'oeuvre du pépère... et à juste titre, malheureusement.

Attention, rien de honteux. Sweet and Lowdown est très agréable, notamment grâce à un Sean Penn en sur-forme, qui coasse comme un fou mais touche subtilement, tout à fait crédible en looser de génie (le film retrace la vie d'un guitariste (fantasmé?) qui est toujours resté le n°2 après Django Reinhardt). Son jeu est drôle, attendrissant, ses costumes sont une insulte au bon goût, et il tient merveilleusement le film sur ses épaules. Il est bien aidé par la ch'tite Samantha Morton, délicieuse en amoureuse simple et muette. Le film en lui-même est assez attachant, on sent que Woody retrouve la modestie du bon raconteur d'histoires, et tout ça est bon enfant et sans prétention. Le travail de Zhao Fei à la photo est, comme toujours chez Woody, élégant et beau.

Mais c'est ballot, le film manque un petit peu d'épices. Le rythme notamment est trop pépère, les images sephoto1 déroulent sans qu'on soit jamais réellement happé par le sujet, par une scène ou une autre. Il y a quelques jolies ambiances, certes (surtout une scène de concours de talent au fin fond de la campagne américaine, très marrante), mais le tout reste dans le domaine du "doucement agréable", sans sommet, sans réelle émotion. Si la musique est effectivement belle (mais il faut être amateur de ce genre de jazz, quand même), elle ne parvient jamais à toucher totalement. Le scénario file tranquillement, à un rythme de croisière, et on se rend compte que raconter la vie d'une homme ordinaire, c'est chaud. Il ne se passe (presque) rien dans la vie de ce Emmet Ray, et Woody n'arrive pas à transcender cette médiocrité biographique par un humour ou une émotion forte. Pourtant, sa mise en scène est encore une fois relativement inspirée, notamment dans une belle scène de drague entre Uma Thurman et un gros-bras (la caméra joue du hors-champ et du travelling latéral de main de maître), et dans un des derniers plans : la caméra qui fixe en quasi-plan séquence un Sean Penn perdu dans sa fierté d'homme seul... Mais ça ne suffit pas. Peut-être que Sweet and Lowdown manque tout simplement d'énergie et d'envie de la part de Woody. Un film sans sel, au régime.

Tout sur Woody sans oser le demander : clique

Commentaires
Derniers commentaires