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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
9 septembre 2006

The Descent de Neil Marshall - 2005

Un vrai plaisir de revoir cet exercice de style brillant et astucieux sorti l'an dernier. The Descent, tout endescent_20SPLASH étant un film d'horreur très respectueux de ses aînés, apporte pas mal de nouvelles choses au genre, avec modestie et imagination. Marshall semble bien avoir compris l'importance de la suggestion dans le cinéma fantastique, il a potassé son Tourneur. D'accord, c'est peut-être pour masquer le manque évident de moyens en ce qui concerne ses monstres verdâtres, particulièrement cheaps, mais pourquoi pas ? Compenser un petit budget par de l'imagination, au contraire, ça force le respect. Donc, le pépère plonge ses héroïnes dans une grotte labyrinthique et particulièrement sombre, et du coup la plus grande partie des plans est très obscure, avec juste le centre de l'écran qui est éclairé par les lampes de ces dames. Bon, moi, c'est vrai, la chose qui me fait le plus peur après les serpents, c'est la spéléo (et les films de Lelouch, mais passons). Il m'en faut peu. N'empêche que ça fonctionne très bien, la claustrophobie y est, et aussi la peur gamine du noir. Du coup le film est très effrayant, tendu comme un arc.

aaaMais Marshall va plus loin que cette ficelle déjà habile. Son imagination ne retombe jamais, et la variété des situations atroces dans ce lieu fermé est stupéfiante. Il relance sans arrêt son suspense, va de plus en plus loin dans l'horreur. Si son goût pour le gore pur est très rigolo, ce n'est pas dans ces moments-là qu'il terrorise le plus le pauvre spectateur, mais dans une tension constante, et dans une surprise toujours renouvelée. On ne sait jamais d'où arrivera le prochain danger, et on regarde bouche bée. Chapeau. Ajoutons que les scènes d'action pure sont très bien tenues, avec l'habituelle suite de plans très courts, mais qui cette fois ne perd jamais le spectateur.

Enfin, l'aspect psychologique de The Descent est lui aussi très réussi. Si les actrices sont parfois un peuThe_Descent pénibles, Marshall réussit à rendre leurs personnages crédibles. La situation initiale de l'héroïne (elle a perdu sa fille dans un accident) irradie tout le film, jusqu'à cette fin bluffante que je ne dévoilerai pas. Grâce à cette finesse d'écriture, la dernière partie est très émouvante et profonde, on a l'impression que Marshall est peut-être le premier cinéaste américain à avoir lu Dante. Bref, ça fait peur, c'est intelligent, c'est émouvant et haletant, et ça ne prend pas le public pour un ramassis de teenagers avachis. Que demande le peuple avide de gore ?

Commentaires
K
oui mais ça ce sont des réals anglais, expatriés en amérique..
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P
Sans être grincheux, je pense sincèrement que le cinéma anglais est un grand cinéma. Voici une liste nonexhaustive ...<br /> <br /> If de Lindsay Anderson, L'ombre d'un homme d'Anthony Asquith, plusieurs films de John Boorman, Henry V de Kenneth Branagh, toute l'oeuvre de Charles Chaplin, The long day closes de Terence Davis, Les saisons du coeur de Mike Figgis, quelques films de Stephen Frears, Peter Greenaway - pour ceux qui aiment - , tout Alfred Hitchcock, plusieurs David Lean, certains Ken Loach, Hamlet de Laurence Olivier, tous les films du génial Mickaël Powell, La maîtresse du lieutenant français de Karel Reisz, plusieurs films de Tony Richardson, certains Ridley Scott et certains John Schlesinger, on peut ranger les Losey anglais ...<br /> Bon, on peut s'arrêter là. Le cinéma anglais est admirable, souvent réaliste, souvent débarrassé des artifices gratuits de mise en scène, souvent profond, toujours très soigné, très travaillé dans son écriture liminaire.
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G
Bah pat, vous faites votre grincheux, là. Enjeux restreints, je ne trouve pas, le film parle de choses profondes, maternité, retour à l'enfance, nostalgie de la matrice. C'est vrai que les acteurs sont nazes, mais pas plus finalement que dans la plupart des films. Non non, The Descent est un grand film, selon moi.<br /> Quant au cinéma anglais... ah ? il y a eu des bons films anglais ? Bon c'est peut-être le fait qu'ils n'aient jamais traversé la Manche qui fait que je suis passé à côté, mais je vous avoue que je considère ce pays comme le plus pauvre de tous de ce point de vue-là (avec le Yemen).
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P
Des bons films anglais, il y en a à la tonne, bien plus que nos pauvres comédies... Mais ils ne passent pas la Manche, tout comme nos pauvres comédies aux scénarios si piteux. <br /> Bon, ce genre de films a des enjeux restreints, des acteurs et des personnages cheap. C'est pas si brillant que ça, me semble-t-il ...
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G
Félix > Comme quoi le cinéma anglais a pu produire au moins un bon film, on n'y croyait plus.<br /> Non non, le sommaire est né avec Shangols, mais c'est vrai qu'on devrait peut-être le mettre plus en valeur.
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