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8 septembre 2006

La Tragédie du Japon (Nihon no higeki) (1953) de Keisuke Kinoshita

12_1_Dans cette collection chinoise de dvd consacrée généralement aux vieux films... chinois (ou russes), je fus un peu étonné de trouver cette magnifique oeuvre japonaise. Rien d'étonnant en fait car elle nous montre le Japon alors au plus bas (no comment).

Kinoshita entrecoupe son récit à la fois d'images d'actualités et de flash back sur les difficultés d'une mère -son mari est mort - à élever ses enfants. Ces derniers - le garçon est un jeune étudiant en médecine plein d'avenir, la fille consacre toutes ses heures à apprendre l'anglais et à coudre des robes - semblent renier cette pauvre mère qui n'a pas hésité à se prostituer pour qu'ils puissent survivre et suivre leur chemin. La plupart du temps vivant dans de pauvres conditions, exploités chez leur oncle et tante, ils ne pardonnent pas à cette mère de les avoir en quelque sorte abandonnés. Le garçon, affront total, décide de se faire adopter par de riches parents qui ont perdu leur fils et la jeune fille entretient des relations troubles avec son professeur d'anglais marié. Après l'explosion économique du Japon, bienvenue à l'explosion de la cellule familiale.

Alors, ok, c'est pas la fête du slip, et il vaut mieux prévoir une boîte de Klee10_2_nex taille familiale si on a un peu l'âme sensible. Cela dit Kinoshita réalise un film rempli de scènes d'une très grande intensité dramatique jusqu'à la fin... forcément tragique, ben ouais, il prend personne en traître: plusieurs séquences sont magnifiquement filmés (la scène au cimetière entre le fils et la mère qui se déchirent, long plan séquence sur un travelling qui ne cesse d'aller et revenir, l'ultime séquence sur le quai de la gare (...)), les cadres sont franchement parfois dignes d'Ozu et beaucoup de situations sont très audacieuses (la femme du prof d'anglais qui vient régler ses comptes avec la jeune fille, les scènes mizoguchiennes avec les geishas). Kinoshita est un grand cinéaste que je ne connaissais point et qui mériterait un plus grand détour.

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