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Shangols
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17 août 2006

Festen (1998) de Thomas Vinterberg

festen_2_Si mon ami Gols préférera sans doute Les Idiots, Festen est pour moi le plus grand film du Dogme, un des grands films tout court de ces dix dernières années, et sûrement le meilleur film sur la famille.

Si les mouvements de caméra et les gros grains de l'image parfois surprennent (encore plus au cinéma que sur petit écran d'ailleurs) rapidement on se retrouve embarqué dans une sombre tragédie familiale, dès le premier speech de l'aîné - son père les violait lui et sa soeur. Mais le génie de Vinterberg est de ne pas faire basculer soudainement le film dans le délire et les réglements de compte... en fait l'effet d'annonce passé, rien ne se passe vraiment, quelques haussements d'épaules et la vie reprend - l'incrédulité plane comme s'il ne pouvait y avoir de drame pour les 60 ans du pater familias. Toute la tragédie tient dans ces mines circonspectes qui quelques minutes plus tard, le fils atd_1_taché au loin contre un arbre, entonneront dans la joie et la bonne humeur une bonne vieille chanson raciste traditionnelle, avant de partir à la queue-leu-leu. Heureusement, l'heure de la revanche sonnera (par la lecture d'une lettre retrouvée, écrite par la soeur qui s'est suicidée, suite à ce traumatisme d'enfance) et le père s'écartera de lui-même, sans éclat de voix final comme si après tout c'était la vie... Grande idée que celle d'avoir pris ce sujet pour le premier film du Dogme (qui aura d'ailleurs du mal à vraiment s'en remettre): tout paraît plus naturel que jamais, et la caméra glisse sur les personnages pour nous les faire toucher du doigt - tout semble tellement vrai qu'il n'est point surprenant que cette bombe tarde à éclater: ce genre de réunion de famille se passe toujours dans une ambiance ultra-superficielle, chacun se contentant de noyer le poisson pour mieux éviter les vrais problèmes. Du coup, même quand ceux-ci sont évoqués, ils finissent par être noyés dans la masse, dans les masses (il y a toujours un oncle ou une tante obèse, vérifiez). Cette véracité enfin est dûe en grande partie à la qualité de l'interprétation, Ulrich Tomsen en tête, même si Brith Neuman (la mère), Thomas Bo Larsen (le benjamin) ou encore la chtite festen_1_Trine Dyrholm (si toutes les serveuses au Danemark sont comme les trois qu'il y a dans le film, je me demande si je vais pas donner des cours en hôtellerie dans ce bien joli pays) sont au diapason - une grande équipe d'acteurs tout comme dans les Lars Von Trier.

Sans lien aucun, mon père fête ses 60 ans dans 2 jours et pas de bol je suis à Shanghai. J'y serai en pensée comme d'habitude (ce film de toute façon bousille toutes fêtes de famille - elles ne peuvent être que décevantes en comparaison).

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