Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
20 juillet 2006

LIVRE : La Fin de Morganson de Jack London - 1901-1916

Sans_titreIl suffit que le grand Jack fasse tomber trois flocons de neige, et qu'il place dans son bouquin un clébard, un homme, un loup, voire une termite, pour que je sois emballé. Aucun autre écrivain n'a su aussi simplement décrire le Klondike et les étendues glacées, et raconter une histoire.

Ce recueil de nouvelles éparses est encore une fois un exemple de sincérité, une école de sobriété et de modestie. La puissance de certaines d'entre elles rappelle sans conteste les chefs-d'oeuvre du maître sur le même sujet : Construire un feu, L'amour de la vie ou Belliou-la-Fumée. Il en va ainsi de la nouvelle-titre, entièrement constituée de ces phrases courtes qui ont fait la gloire de London. A chaque phrase, hop, le gars passe à la ligne, pour décrire la lente décrépitude physique et morale d'un homme affamé et mourant dans les vastes étendues glacées du Nord. Et j'aime autant vous dire que la vie au début du XXème au Klondike, c'est pas forcément la fête pouêt-pouêt. Cette nouvelle est tout simplement un hommage amer au destin et à la survie, et la dérision de l'existence y pointe subtilement son nez (London est un grand sadique).

Le recueil dans son entier est de la même trempe, avec des sommets ("La Toison d'or", histoire incroyable d'une obsession ; "Le val tout en or", réflexion désabusée sur les méfaits de l'humanité dans un monde paradisiaque ; "La fin de l'histoire", beau portrait d'un amour trahi) et quelques trucs plus ratés (souvent un poil démodés dans le style, voire dans l'esprit : le racisme était chose courante à l'époque, et ça donne quelques réflexions pas piquées des hannetons). Bref, encore une fois, un pur plaisir de gamin, teinté de cette angoisse existentielle salutaire qui fait les grands livres.

Commentaires
Derniers commentaires