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10 juillet 2006

Simple Men (1992) de Hal Hartley

simplsnd_1_Voilà la quintessence du Hal.

Quel bonheur de revoir ce film 14 ans après sa sortie. S'il y a bien un cinéaste avec lequel je me suis senti en parfaite adéquation à cette époque (putain, 20 ans), c'est bien Hal Hartley. Si vous tombez sur ses courts métrages, prière de m'en faire part, je les échange contre mon four à micro-onde ou ma machine à laver.

On retrouve ici la crème de tous ses héros, Bill Sage,simple28_1_ Martin Dovonan, Robert Burke, et parmi ses héroïnes la sublime Elina Löwensohn et la toute jeune Holly Mary Combs qui était -alors- vraiment pleine de charme. Ce qui intéresse Hartley ce sont les êtres, les relations (ou les non-relations) amoureuses, amicales,  fraternelles et paternelles et on se demande de toute façon ce qui reste... Ses héros semblent à la dérive, toujours lourdés ou à la recherche d'une femme, seul véritable hâvre de paix même si avant d'y arriver, il faut se prendre des beignes - le nombre de claques et de bourrades que les femmes infligent aux hommes dans ce film ! (et je parle pas de la bonne soeur qui rue de coups un flic). Héros beckettien, comme dirait mon ami Gols, qui attendent sûrement que l'amour tombe du ciel et qui ne récoltent la plupart du temps que "troubles et ennuis".

simple16_1_La caméra de Hartley est à la hauteur de sa mise en scène, qui frôle parfois les postures théâtrales -héros dos à dos, face à face, de trois-quarts, toujours très proches ou l'un étant situé dans un léger arrière plan - car elle semble caresser chaque plan avec une précision d'orfèvre. Quant aux chorégraphies (la scène mythique dans le café que je place presque à égalité avec la course de Lavant dans Mauvais Sang, ou encore lorsque les deux frères, l'un armé d'un couteau, l'autre d'un hachoir, pénètrent simple15_1_dans le restaurant à la recherche de leur père: on est dans du burlesque lent), c'est toujours avec la larme à l'oeil que je les revois et j'aurais presque envie à chaque fois d'appeler au téléphone mon pote Hal - si j'avais son numéro. Décalage et profondeur aussi, comme cette scène avec le truculent Donovan qui en s'éjectant de sa voiture comme un fou hurle "Je ne supporte que le calme!!"... C'est ce qui fait tout le subtil parfum de ces films, la sérénité et le trouble, le sérieux toujours doublé d'un humour terrible -je sens que je vais me refaire Trust me un de ces quatre, ca va pas trainer.

Hal, si jamais tu cherches un scénariste pour ton prochain film, t'hésites pas hein, ouais, comme on a dit.

Tout l'art d'Hal Hartley : clique

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