Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
30 juin 2006

Les Fraises Sauvages (Smultronstallet) d'Ingmar Bergman - 1957

animation_fraiseAh je ne vous cache pas qu'après les mots que je vais écrire dans quelques secondes à propos des Fraises Sauvages, je vais rester caché quelques temps pour éviter les représailles des cinéphiles avertis. Bon, mais tant pis je me lance, aucune raison qu'il n'y ait que mon collègue Shang qui ait droit à la mauvaise foi.
Ce film m'a beaucoup déçu. J'en avais pourtant un bon souvenir, embelli avec les années par les critiques dythirambiques (et tant pis si ça s'écrit pas comme ça) glanées ici et là. Eh bien, j'ai trouvé ça très froid, passé, frôlant parfois le ridicule achevé. Dieu sait que j'ai beaucoup de respect pour Bergman, mais je trouve que celui-là est son film qui a le plus mal vieilli.

Il faut dire que les idées du film ont été maintes fois reprisesles_20fraises_20sauvages depuis, et souvent en mieux. Le flash-back qui inclut le personnage du présent dans son passé est beaucoup mieux senti par Woody ; le rêve fantastico-mystique mieux mis en scène, et avec plus d'humour, par Hitchcock ; la nostalgie et le regret de la vie ont été beaucoup plus poignants chez le Huston de la fin. Les Fraises sauvages veut à tout prix être touchant, tchekhovien, mais cette volonté (trop affichée) est sans cesse annulée par les personnages, peu attachants, uniquement cérébraux, antipathiques. Les symboles sont très lourds (l'horloge sans aiguille, le tribunal qui juge la vie du vieux médecin, la roue cassée du carrosse pour montrer la vie qui s'arrête, les fraises en petite madeleine de Proust...). Les scènes qui pourraient être poignantes (notamment l'une d'elles, où le vieillard revient sur la trahison amoureuse de sa femme) sont aplaties par une direction d'acteurs trop décalée, et parfois hystérique. Tous les personnages sont des pantins, et cette fois ça ne marche pas. On dirait que Bergman se caricature lui-même, cherche à tout prix à faire du Bergman.

sans_titre12Restent quelques jolis moments : le souvenir du repas de famille, joyeux et plein de vie ; les rapports entre le vieux et sa gouvernante, subtils et justes ; des dialogues bien écrits, très littéraires, très "psy", mais profonds ; une lumière comme toujours sublime, passages d'ombres sur une rue éclatante de soleil, coins de nature idyllique, intérieur obscur d'une voiture/caveau...

Je crois que je préfère les oeuvres mineures d'Ingmar, de toute façon.

l'odyssée bergmaneuse est là

Commentaires
Derniers commentaires