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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
24 juin 2006

Tesis d'Alejandro Amenabar - 1996

amenabar_tesis_lexicoTesis est raté. On voit tout à fait ce qu'Amenabar aurait voulu faire. Le problème, c'est que lui ne le voit pas trop. Dans les premières minutes, on se dit qu'il va nous faire un film sur le pouvoir meurtrier des images (comme dans le dernier Carpenter). Ok, qu'on se dit, envoie. Et puis, non, il change de sujet : il décide de nous parler plutôt de la fascination pour la violence, de l'attirance pour la mort. C'est la meilleure partie du film, et on se dit encore : ok, je prends. Et puis, non, il ne le sent plus, donc il nous fait un film d'horreur. On commence à se lasser, mais comme on est bien luné, on dit encore : ok, si tu veux. Et puis, en fin de compte, oui mais non, je sais pas, si plutôt je faisais une critique de la télé. Et là, c'est bon : fatigué de ce flou, on quitte le film désolé pour Alejandro, et gavé de ce manque de conviction dans ses sujets.

Certains plans font mouche : cet irrésistible besoin qu'a l'héroïne de toucher le danger, physiquement, du bout des doigts ; toutes ces récurrences d'images d'yeux détournés, ou grands ouverts, ou "brisés" (les lunettes du héros volent en éclat, le méchant dit : "Et maintenant, dis-moi ce que tu vois".) ; des décors relativement inspirés. Mis à part ces maigres idées, le film affiche une esthétique vieillie (et il n'a que 10 ans), empruntant beaucoup plus à Dario Argento (qui ne m'a jamais passionné) qu'à De Palma (le cinéaste du regard), y compris dans son traitement des "images-choc", qui ne sont jamais effrayantes. Le fameux snuff film central ressemble plus à un épisode de la vieille série Twillight zone qu'à du Kenneth Anger. Les acteurs sont franchement pitoyables, très mal choisis, caricaturaux, un vrai vrai vrai problème de casting (très étonnant de la part du réalisateur du joli et bien joué The Others). On ne croptesis1it pas du tout à la peur/fascination de cette pauvre fille, qui n'agit jamais, qui laisse le film se faire sans elle. Quant aux garçons, une telle caricature de la jeunesse errante laisse rêveur.

Enfin, Tesis est très flou dans son discours-même, prônant sur la fin une morale cul-béni et trop outrée sur les dangers de la télévision, sauvant ses héros dans un élan risible de moralité à 2 balles, n'allant pas au bout de ses idées politico-éthiques (fasciner par la violence mais contre la violence). On a l'impression d'un film fait par un ado frénétiquement passionné de séries Z et se prenant subitement pour Pasolini. Ce qui, en fin de compte est un peu le cas : Amenabar avait 25 ans, et c'est son premier long-métrage. On l'excuse donc, mais quand même...

Commentaires
M
Oui, le point faible du film est la progression dramatique et le point de vue du réalisateur, très flou. Il y a de belles choses dans le film et l'actrice est remarquable. Il manque un tour d'écrou au scénario comme souvent.
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