Les dents du diable (1959) (The savage innocents) de Nicholas Ray

Ne vous fiez pas à l'affiche super kitshoune et au titre français (gros taff de marketing!!!), ce film propose une descente vivifiante dans le monde eskimau auquel finalement on connaît bien peu de chose... Oui, tout le monde a appris le baiser eskimau, mais franchement, vous pensez que cela suffirait pour survivre dans le désert blanc???

Grâce à Anthony Quinn dans le rôle principal, Inuk qu'on pourrait traduire par Magnum (il se fend toujours la patate et il ferait passer Qasimodo pour Bac+4... Cela dit aujourd'hui Bac+4 ça veut plus rien dire non plus), on apprend plein de trucs: quand l'eskimau est seul il chasse le phoque (aucun sous-entendu, non), comment l'eskimau traque la gorette eskimaute (faut aimer la neige), comment se réchauffer les pieds (sur la poitrine de celle-ci), se dégeler les mains (dans le ventre d'un chien, moins cool), comment tuer un ours blanc ou crucifier un morse (oui, si vous aimez pas la chasse, c'est pas une vie pour vous, c'est clair), ou encore comment construire un igloo en cas de tempête. Alors c'est vrai, si on est pas eskimau, on s'en branle. Mais Nicholas Ray propose une vraie vision ethnologique en nous démontrant que ceux qu'on prend pour des abrutis (Quinn le fait bien quand même) sont souvent moins bêtes que nous-même... Ehehe, malin le gars. Certes Quinn fracasse la tête d'un missionnaire contre un bloc d'igloo car celui-ci refuse de coucher (on dit "rire" en eskimau anglais) avec sa femme: 1) il devait pas refuser, pas poli 2) il a la tête vraiment fragile ce con de blanc. Quand Peter O'Toole l'arrête (il a vraiment les yeux pour les grands espaces, le bougre) pour le juger, l'eskimaute (vous voyez Bjork? et ben la même avec la banane), qui n'est pas futefute pourtant, lance cette phrase "Vous feriez mieux de venir chez nous avec vos femmes qu'avec vos lois!!!" Ben ça, ça calme. Le O'toole, il finira par partir la queue entre les jambes avec le Quinn gardant le mot de la fin: "L'homme blanc est encore plus difficile à comprendre que l'ours!" - j'ai pas encore saisi toute la portée de cette sentence mais je pense que ça va loin.

Enfin pour conclure sur une vision nicolashulottesque, car le film nous donne quand même à voir de magnifiques grands espaces, je commenterai ces quelques mots dits par la voix off au début : "A l'ère de la bombe atomique, les eskimaus chassent toujours avec des arcs et des flèches". Heureusement, vous allez me dire... Vous imaginez les eskimaus chassant les pingouins avec des ogives nucléaires!!!!... Déjà qu'une vie de pingouin c'est la galère (Je ferais bien un commentaire sur la Marche de l'Empereur (on a un sketch avec mon ami Bas**** mais c'est po le moment... "Paul, Paul, t'as vu mon oeuf?"), la chasse à l'ogive ce serait le bouquet... sans parler de la couche d'ozone...

Bref, un bon film pour un dimanche aprème avec les bambins. Pas pour Brigitte Bardot sinon.