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22 juin 2006

Courts-Métrages 1961 d'Alfred Hitchcock

The Horseplayer est très rigolo, une sorte de boulet de canon (en plastique, quand même) contre l’Eglisehorseplayer et ses accointances financières. Un curé (très touchant Claude Rains, subtil et « gentil »), poussé par un brave type qui est devenu croyant depuis qu’il gagne ses paris hippiques, se voit obligé de jouer aux courses pour réparer le toit de son église. Les méandres des hésitations du curé, qui se lisent sur son visage vieilli, sont de petits moments d’émotion très amusants et sensibles. Certes, ça ne va pas péter plus loin que ça. C’est juste une sorte d’antithèse de I Confess, mais en soi c’est un scénario astucieux et audacieux qui se suit avec plaisir. Dommage que la mise en scène ne suive pas, sauf pour les premiers plans (une messe célébrée sous la pluie) qui affirment l’inlassable curiosité visuelle de Bouddha.

 

bang_youre_deadBang ! You’re dead est un petit bijou de suspense, qui n’est pas sans évoquer The Birds, dans sa volonté de faire d’un être a priori innocent (ici, un charmant bambin) un danger irrépressible, tout cela dans une bourgade tranquille. Le gamin en question trouve un pistolet, le prend pour un jouet, et sillonne la ville en jouant au cow-boy. Tout le suspense joue sur les gros plans sur le flingue, sur la gâchette qui se rapproche, sur le nombre de balles qui augmente dans le barillet (1, puis 2, puis 6), sur les rencontres hasardeuses du môme. Quand est-ce que le coup va partir ? Hitch s’amuse à tuer « virtuellement » des petites filles gâtées, des facteurs, des jeunes nanas sublimes. Soutenu par une musique drôle et chargée, le film est d’une tension jouissive. La fin ne tient pas ses promesses, mais quand Hitch s’amuse comme ça, on ne peut que s’incliner.

 

Enfin, je vous annonce avec tristesse que I saw the whole thing est le dernier court-métrage d’Hitch. Eni_20saw_20the_20whole_20thing plus c’est encore une fois un moyen-métrage de 48 mn. Assez réussi, il a surtout l’intérêt de marquer un réel changement de style visuel dans la carrière de Bouddha. Le pauvre gars tente de s’adapter à l’esthétique des années 60 (surboums, flirts, costumes olé-olé), mais ses tentatives sont souvent plus rigolotes que vraiment senties. En tout cas, ce petit truc fait définitivement balancer Bouddha de la grande classe de Cary Grant à la « décadence » morale et esthétique de The Birds ou de Topaz. A part ça, le film est assez plaisant, avec un scénario retors à souhait, qui aménage moult coups de théâtre. C’est un film de procès, certes non pas filmé de main de maître (les lumières surtout, dessinent des ombres affreuses, pas foulé de ce côté-là), mais tout de même tenu dans son rythme et dans son déroulement. La première scène, encore une fois expérimentale comme dans Incident at a Corner (mais plus réussie cette fois), est la seule idée vraiment originale de l’ensemble. Mais les acteurs sont plutôt pas mal, et la chute assez touchante. Bon, ne hurlons pas au génie bouddhiste, mais considérons avec bienveillance cet ultime opus court, en gardant du respect pour la série des Hitchcock presents qui en fin de compte a réservé beaucoup de bonnes surprises.

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