Sur un Air de Charleston de Jean Renoir - 1927

Tous les films de Renoir ne sont pas des chefs-d'oeuvre, ne soyons pas aveugles. Mais tous ont un petit quelque chose, même ceux de la période muette (période que je découvre doucement avec un émerveillement d'enfant). Sur un Air de Charleston est assez mauvais, je-m'en-foutiste et à peine récréatif. Le scénario laisse songeur : en 2028 (les auteurs de science-fiction n'aiment pas les chiffres ronds, ça doit leur paraître suspect) , un explorateur africain débarque en Europe, terre inconnue, et découvre la danse ancestrale des blancs : le charleston. Il apprend la danse en compagnie d'une jeune femme dénudée (la toujours charmante Catherine Hessling) et de son singe, et pis voilà. Mouais... A part le léger engagement politique de la chose, rien à signaler de ce côté-là. Il n'en reste pas moins qu'il y a dans cet OVNI quelques plans étonnants, notamment la (trop) longue séquence de danse. En filmant au ralenti les mouvements de Hessling et de son accolyte, Renoir retrouve quelque chose de la naissance du cinéma, une expérimentation à la Eadweard Muybridge (on avait dit "pointu") sur la décomposition du geste qui fait merveille. Ben voilà, ma critique est faite. Ah non : le type qui joue le singe est mauvais.

Renoir est tout entier ici