Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
17 mai 2006

Conte d'été d'Eric Rohmer - 1996

0800Quelle jolie petite chose... Conte d'été est un petit film très fragile, qui tient à presque rien, mais qui vous laisse une profonde nostalgie au coeur, un peu comme un petit air de Tiersen (breton, lui aussi, comme quoi la mélancolie serait celtique que ça m'étonnerait pas). Ca aurait pu être le simple récit d'une bluette d'été, et ça en a d'ailleurs toutes les apparences. Mais c'est tellement bien écrit, tellement sensible, tellement doux, qu'il en reste quelque chose de beaucoup plus grave, même si le film revendique une légereté infinie et un humour de très grande classe.

La mise en scène est une école de subtilité : le simple placement des acteurs l'un par rapport à l'autre indique mille sentiments, le cadre est pudique et bienveillant, on sent Rohmer attentif et joyeux. On sent surtout que ce petit vieux5938 a tout compris des émois de la jeunesse, de ses hésitations, de ses douleurs amoureuses. La scène de la rupture sur la plage est un grand moment d'écriture, de subtilité. Rohmer se serait-il fait jeter 300 fois pour connaître aussi bien la terreur de ces moments-là, en même temps que leurs côtés théatraux, trop joués, un peu ridicules ? Il suit ces personnages/émotions toujours à la bonne distance, avec une modestie jamais démentie, le long des corniches, sur les plages désertes ou bondées, le long des arbres. C'est beau comme les petits bidules de Mozart au piano.

Et puis il y a les acteurs. Souvent chez Rohmer, je les trouve faux à force de naturalisme. Ici, pour ne parler que du décidément très grand Melvil Poupaud, c'est incroyablement juste : une maladresse émouvante doublée d'un phrasé au taquet, une simple façon de se tenir légèrement tordu, et c'est toute une façon d'envisager la vie qu'on découvre. (Je mets entre parenthèses le fait que ce personnage ressemble à mon copain Shang en plein, ceci dit pour que nos nombreux lecteurs fassent sa connaissance par le biais du cinéma). Les filles, quant à elles, sont dirigées de main de maître : toutes différentes, toutes craquantes, toutes sérieuses et gamines, toutes femmes et enfants, l'Amour avec un grand A. Que du bonheur.

L'odyssée rhomérique est

Commentaires
Derniers commentaires