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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
6 mai 2006

One plus One - Sympathy for the Devil de Jean-Luc Godard - 1968

sympathyforthedevil2Dans un studio de Londres, les Stones (oui, oui, les vrais, jeunes, inspirés, beaux, coiffés mochement mais très class) répètent une chanson, inlassablement, le beau morceau "Sympathy for the Devil", donc. Godard (oui, oui, le vrai, jeune, inspiré, moche, pas coiffé mais très class) tourne autour d'eux, filme les gars au travail, très lentement, passe derrière les panneaux des coulisses, filme aussi les preneurs de son en attente, les ouvriers, les groupies qui se trémoussent, les essais de tambourins et de choeur, le gars qui apporte le café à Jagger en tremblant, etc. La chanson est jouée, rejouée, re-rejouée, tentée avec d'autres rythmes, d'autres instruments, plantée, réussie.

Entre ces plans, JLG met en scène sa vision des combats de l'époque : les Black Panthers, le féminisme, laone_plus_one révolution marxiste, le communisme, la tentation de l'art engagé. On a donc droit : à une casse de bagnoles investie par des Blacks armés jusqu'aux dents et qui flinguent des jeunes blondes en récitant des paroles de Malcolm X ou Lumumba ; à une star de cinéma interviewée dans une forêt sur le sens politique de l'orgasme ou l'engagement du cinéma (la plus belle scène du film) ; à une librairie populaire où des prisonniers politiques hurlent "Peace in Vietnam" en recevant des gifles ; à un débarquement de Normandie mené par une belle femme à moitié nue au milieu des caméras ; à une mystérieuse "graffeuse" qui écrit des mots sur les bagnoles, les panneaux publicitaires et les murs ("Cinemarxisme", "Mao", et autres joyeusetés); ou à des réflexions sur la musique blues noire comparée au rock'n roll.

Je vais pas vous dire que j'ai tout compris, ni que je ne me suis pas ennuyé 18468628une seconde. C'est long, c'est souvent brumeux, ben oui, c'est du Godard. Mais l'ampleur des mouvements de caméra donne au film un rythme incroyablement étrange. Je pense qu'il ne doit pas y avoir plus de 25 plans dans tout le film : ce ne sont que des travellings, très complexes et qui filment souvent le "hors-champ", en laissant l'évènement principal hors de vue. One plus one est vraiment beau dans sa tentative (pas toujours réussie) d'ancrer la musique des Stones dans un vaste contexte politique : montrer une chanson en train de se faire, c'est en montrer le pourquoi, en montrer la pertinence dans l'époque. Encore une fois, ça contredit ce que je disais à propos de Walk the Line : oui, il y a des artistes qui ont su capter l'esprit même de la création artistique, le travail de la page blanche. JLG est grand. Chiant un peu, mais grand.

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