LIVRE : Trilogie sale de la Havane de Pedro Juan Gutiérrez (1998)

Présenté comme un philosophe de la sexualité à la Miller, Gutiérrez lorgne plutôt du côté de Bukowski, un Hank cubain, qui se complet à faire 3 choses dans la vie: boire, baiser, fumer un pétard. Certes c'est déjà pas si mal mais un peu limité au bout du compte, notamment dans la profondeur de la pensée. L'auteur nous dresse un portrait peu émoustillant de la Havane -et il est apparemment dans le vrai- où on en chiait en 94, pareil en 95 et tout pareil en 97, entre-temps sûrement aussi mais il était en prison (pour avoir exhibé sa quéquette à une vieille - oui, il fut gigolo un temps). Tout y passe dans le misérabilisme, de la vie des prostituées par le menu, des petits boulots de merde, des conditions de vie dramatique, avec toutefois une certaine bonne humeur de la part du Pedro qui prend chaque instant comme il vient. Certes au bout de 450 pages, le lecteur a eu droit à son lot de coucheries, de suicides, de meurtres, de plans d'enfer et se dit que c'est pas la même vision qu'il a reçue des touristes à Cuba. Le Pedro ne doit pas vraiment faire la bombe avec le Castro, sa vision étant beaucoup plus au niveau du sol... J'espère simplement qu'il se renouvelle un peu plus dans Animal Tropical qui m'attend patiemment sur son étagère.