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28 avril 2006

Le Père Noël a les yeux bleus de Jean Eustache - 1966

Eustache est un type poli. Il assène des vérités inaudibles sur la dureté de la vie, l'impossibilité de17_a_perenoel_sw1 communiquer entre garçons et filles, l'ennui de l'existence, la vacuité des rapports amoureux, la trivialité du quotidien... tout ça avec l'humour du gars qui se retire, de celui qui ne se la ramène pas avec ses considérations philosophiques. Une sorte de Kierkegaard des années 60, quoi. Ca s'appelle la politesse du désespoir, et ça donne ce très beau film, doux comme tout, mais en même temps amer et acerbe. Aidé d'une photo remarquable et d'une musique à faire fondre n'importe qui, Eustache filme au plus près le toujours émouvant Jean-Pierre Léaud, dans une errance narbonnaise désincarnée, entre petits vols (on vole des livres, monsieur, chez Eustache) et petits boulots (faire le Père Noël, vendre des cartons de loto). Quelques plans sont remarquables (un joli plan séquence qui recadre tout doucement la porte d'une laverie et un couple qui n'a rien à se dire), mais le tout est fait avec une économie de moyens et une modestie impeccables. Et puis il y a toujours le sens de "l'instant", ces petits trucs de pas grand-chose qui font le sel de la vie : une conversation nocturne, un geste furtif, un trio de copains qui va au bordel, une femme seule... C'est tout simplement très beau, émouvant et drôle. Eustache est le seul à avoir compris l'esprit de Henri-Pierre Roché, ceci pour faire réagir, voire vagir, mon camarade à qui on ne la raconte pas sur l'auteur de Jules et Jim (mais j'ai raison, pour le coup, non ?).

Il faut que tout s'Eustache : clique

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