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20 mars 2006

Le Secret de Brokeback Moutain (Brokeback Mountain) d'Ang Lee - 2004

184442681Face à la perplexité de mon alter-ego asiatique devant ce film, je suis retourné le voir, après une première vision pleine de bienveillance. J'ai aucun mérite, hein, c'est le "Printemps du Cinéma", la séance à 3,50 euros (15 DVD en Chine), ce qui, entre parenthèses, semble les autoriser à ne pas chauffer les salles, j'ai plus de doigts.

Bon, c'est vrai qu'avec 2 visions, on voit les défauts : oui, la musique est sirupeuse (le type qui a composé ça s'appelle, je crois, Santaolalla -la Sainte Olalla- et c'est effectivement ce qu'on se dit en écoutant ses violons); oui, les méchants sont un peu trop (on les repère à leur poids : moins de 300 livres, tu es un gentil) ; oui, c'est tire-larmes ; oui, c'est un chouille long et un peu trop poli.

Mais je reste bluffé par ce côté très modeste de la mise en scène, un aspect artisanal eastwoodo-altmanien (si, si) qui est assez rare dans ce genre de cinéma, et surtout inattendu venant de l'auteur du boursoufflé Hulk. Le sujet, tourné par un type moins subtil, aurait pu donner une merde pleine de guimauve : ici, toutes les difficultés de la chose sont abordées sereinement, sans crânerie, simplement. Avoir fait un tel film en évitant soigneusement d'en faire une thèse sur "l'homosexualité en milieu hostile", c'est malin et intelligent. Les faits sont filmés, simplement et frontalement, sans jamais qu'on se dise : "voilà un film pour les bonnes consciences de gauche, les lecteurs de Télérama et les dames patronnesses". La polémique, Ang Lee vous la met quelque part, ça n'est pas son sujet. Le sujet serait plutôt à chercher dans des films à la The Right Stuff (beau film de Philip Kaufman dans les années 80) ou à la Space Cow-boys (bon Eastwood sous-estimé) : la fin d'un monde, le délitement d'une société, son impossibilité à s'adapter au progrès. Plein de plans évoquent le choc des deux cultures que sont le western (campagne, chaleur, virilité, solitude, violence, action) et les années 60 (voitures neuves, émancipation de la femme, ville, mariage, divorce). Ce ne sont pas les deux homos qui font anachronisme dans l'image, ce sont les chevaux, les chapeaux de cow-boys, les rodéos. C'est très bien vu et c'est surtout moderne au vu de l'état du cinéma américain contemporain, où l'action et la virilité sont de retour.

Ajoutons aussi que c'est magnifiquement joué et très bien photographié. Voilà , un petit film mineur, certes, mais comme devraient l'être nombre de films qui se prennent trop au sérieux.

Commentaires
S
Les auteurs de ce blog, nous l'espérons pas trop sérieux ni trop "fasciste" quand même (ça alors, je suis scié), vous lance un "Rest in Peace" soulagé. Passons à autre chose.
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I
AVIS DE DECES<br /> <br /> Malgré de sincères encouragements de la part des démocrates les plus convaincus, Ignacio ZENCKER a le regret de vous informer de sa mort, ce jour, jeudi 30 mars 2006. Même si l'humour distillé par ce sournois personnage pouvait ne pas être du meilleur effet, il a eu, à son sens, au moins l'avantage de réveiller quelque peu la torpeur ambiante liée à un sérieux désarmant qui anime la plupart des blogs cinéma. Bref, Ignacio voulait un peu secouer le cocotier en provocant les internautes avec un humour grossier et même vulgaire. Mais quoi ? Le politiquement correct est de mise aussi le net. Ignacio pensait que c'était le dernier espace de liberté, de provocation et de déconne. Mais non… Alors il faut s'incliner. En ces temps troublés où le totalitarisme politique semble avancer à grand pas, où les gouvernants n'écoutent plus rien, où il ne faut surtout pas faire de vagues, un douteux parfum de fascisme commence à envahir nos contrées. Ignacio s'est donc trompé. Chaque chose à sa place. Et tant pis si les messages d'Ignacio ont – un peu – pris en otage les auteurs de ces fort pertinentes critiques de films. Alors, au lieu de continuer à empoisonner la bonne marche de l'enrichissement cinéphilique, Ignacio préfère disparaître, à jamais, et retourner là d'où il vient, c'est à dire vers cette bonne ville de Santiago (où soit dit en passant, c'est une femme, élue socialiste, qui est désormais au pouvoir).
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S
Décidément, je maintiens que j'ai du mal avec cet humour, qui est "décapant" comme je suis militant papiste (c'est-à-dire peu). Mais baste laissons tomber.<br /> Gilbert, votre précision sur Mel Brooks est tout à fait juste, mais je maintiens que Brooks a traité le délicat thème de la xénophobie, dans sa version de To be or not to be, plus finement que les internautes égarés sur ce blog. Je suis d'accord que Lubitsch, c'est mieux.<br /> Quant à votre remarque sur Henri Guybet, que vous dire ? Ce blog est encore jeune, et nous n'avons pas encore eu le temps de parler de tous les grands acteurs. Ca viendra en son temps. Si on va par là, nous n'avons pas parlé non plus de Mathilde Seigner et de Francis Perrin, qui sont immenses eux aussi. Notez, ironie à part, que Guybet a, sauf erreur, tourné avec Doillon. Ah ah...
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C
Etant un habitué des remarques de ce cher Ignacio, qui me font généralement rire, mais j'ai pour moi,il est vrai, de le connaître dans la vraie vie, je m'inscris en faux sur l'opinion que vous vous faites de ce monsieur.<br /> Son humour, est certes, décapant, mais n'est-ce pas en étant un peu extrême que l'on dénonce le mieux ?<br /> Voila, sur ce, je lui ai quand même conseillé d'aller sévir dans d'autres contrées, mais il faut le comprendre, l'exil argentin au bout d'un moment peut porter sur le système.<br /> Personnellement j'ai choisi la petite bourgade de Riquewihr,plus tranquille, plus wunderbach.<br /> <br /> Kordiallemand<br /> <br /> Carlito Zencker dit "Brigante"
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G
Cher Monsieur,<br /> Je suis bien d'accord avec vous concernant cet Ignacio Zencker, de Santiago du Chili, c'est un méchant homme. Une petite remarque, tout de même, "To be or not to be" est un film de 1942, me semble-t-il, réalisé par Ernst Lubitsch. Mel Brooks a produit et joue dans le remake de 1983 mais il n'est pas l'auteur du film original. Voilà... ah, ma femme, Germaine, me demande pourquoi vous ne parlez pas d'Henry Guybet, cet acteur français plein de talent que l'on ne voit pas assez souvent. Alors je vous le demande, pourquoi ne parlez-vous pas d'Henry Guybet ?<br /> Bien à vous,<br /> Gilbert<br /> Un internaute de Seine-et-Marne
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