Zéro de Conduite de Jean Vigo - 1933
On découvre Zéro de Conduite (ma première vision doit dater de mes 14 ans, et bien qu'intrigué j'étais pas mal passé à côté) comme on découvre les premiers Bunuel, les premiers Cocteau ou Scorpio Rising de Kenneth Anger : on reste bouche ouverte, suffoqué par tant d'audace et d'inventivité, et on se dit : putain, le cinéma est illimité. Anarchiste (mais là, vraiment, pas comme Guédiguian), malpoli, bricolo, de très mauvais goût, libertaire, d'une jeunesse folle, intransigeant, expérimental, moderne, à 10000 lieues de toute tentation commerciale, ce film est plus que nécessaire. Je serai pas loin de penser que c'est le grand film "de laboratoire" français (je sais, je m'emballe).
Vigo dit merde à tout, et nom de Dieu que ça fait plaisir, après les impolitesses consensuels des ados contemporains qui se prétendent malpolis : Mrs Chatiliez, Jeunet, Kassovitz, prenez des notes et pleurez.